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Compte-rendu du conseil d'administration

du 2 mars 2004 ( suite)

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Sur la disparition de toute référence au secteur de l'éducation spécialisée :

" C'est une entreprise de destruction ".

 

Sur la remplacement des CDES

par les Maisons Départementales du Handicap.

 

 

Les 2 lois de 1975 sur les handicapés ont " encadré " l'entrée des enfants et des adultes dans les établissements médico-éducatifs en les conditionnant à un dispositif particulier : les CDES et les COTOREP.

Pour qu'un enfant handicapé y soit admis il faut, depuis 1975, qu'une commission, la CDES, le décide à la suite d'une réunion pluridisciplinaire qui prend en compte sa maladie et / ou son handicap. Cette décision une fois prise, le bénéfice de la prise en charge en établissement spécialisé est acquis et son financement assuré par la branche maladie de la Sécurité Sociale.

Que se passera-t-il si le projet actuel de révision de la loi de 1975 est mis en application ?

CDES et COTOREP fusionneraient en une seule " maison départementale du handicap " fonctionnant comme " guichet unique ".

Selon quels principes ?

Le projet répond à cette question que pour les enfants handicapés , tout se passera désormais sous la responsabilité de l'Education Nationale : chaque enfant handicapé, quel que soit la gravité de sa maladie et/ou de son handicap, sera inscrit dans l'école ordinaire la plus proche de son domicile.

Il sera discuté avec ses parents et à l'aide d'une équipe pluridisciplinaire, (laquelle ?) non plus d'une prise en charge en établissement spécialisé, non plus de soins ni d'éducation spécialisés, mais d'"un parcours de formation" qui "pourra être conforté", " le cas échéant ", par des "actions" de type médical ou médico-social. Au besoin encore (pour ne pas dire à l'extrême rigueur), il entrera dans un établissement spécialisé dont l'action, de toute façon ne pourra plus s'appeler "enseignement spécialisé " puisque le terme même disparaît par décision législative.

La même maison départementale du handicap ouvrira , ou non, pour cet enfant, un éventuel droit à compensation.

Géré comment ?

Sur le même mode que les nouvelles catégories d'AES (Allocations d 'éducation spéciale ) avec les mêmes tracasseries administratives et les mêmes incessantes vérifications ? Si l'enfant a besoin de soins, cela ne pourra plus être une " prise en charge globale relevant de l'éducation spécialisée" comme avant ; alors ce sera quoi ? Qui financera, et quoi? Les pouvoirs publics parlent de " simplification ", mais beaucoup de questions restent sans réponses. Qui décidera, organisera, et garantira désormais cette éducation dont on ne sait même plus si elle pourra encore être qualifiée de spécialisée et dont l'enfant bénéficiait jusqu'à présent dans les établissements spécialisés quand il y était inscrit par la CDES? Le projet répond : l'Education Nationale, et elle seule. Comment ? Avec quels moyens ?…Ces questions introduisent directement au chapitre suivant.

Sur la disparition de la formation des enseignants spécialisés dans l'éducation nationale :

" Ce serait donc désormais aux enfants handicapés de former les maîtres ?

 

"L'émotion est grande dans l'enseignement"

- " Dans le bulletin officiel de l'Education Nationale on peut se procurer tous les décrets, les arrêtés et les circulaires concernant la réforme du "CAPSAIS " c'est à dire de la formation des maîtres spécialisés par l'EN.

Leur lecture a confirmé nos craintes : La moitié des heures de formation ont été supprimées. Des centres de formations vont fermer. La formation se fera sur le tas. Ce serait donc désormais aux enfants handicapés de former les maîtres et cela, au nom de directives européennes sur la " non-discrimination ", qui interdisent désormais de parler d'éducation " spéciale"!

L'émotion est grande chez les enseignants. Aucun syndicat n'a d'ailleurs accepté de signer pour cette réforme au Conseil National de l'Education du 16 décembre dernier ".

- " Le centre de formation national de Suresnes, dont la réputation est plus qu'européenne perd son caractère de centre national de formation . On stérilise également la recherche."

- " Aujourd'hui, dès qu'un enseignant demande une formation spécialisée, et ils sont nombreux à la demander, elle lui est refusée, car on n'a personne pour le remplacer. La seule formation autorisée est celle qui se fait sur le tas. Cela ne les empêche pas de parler de crise des vocations. Ils font exactement la même chose avec les infirmières ".

- " Rien ne peut justifier une telle destruction. Les élèves seront les premiers à en faire les frais. Ceux à qui l'intégration scolaire " ordinaire " sera imposée pour le principe, comme ceux qui, au contraire, auraient pu en bénéficier ; au manque de soins viendra s'ajouter l'abandon sans éducation spécialisée d' enfants à qui il ne sera plus demandé que de " ne pas trancher en classe " par leur comportement ".

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